Selon le courtier en crédit Meilleurtau.com, les taux de crédit immobilier sont restés stables. Pour le moment. Après l’annonce de la perte de sa notation triple A par la France par l’agence de notation Standard & Poor’s, l’incertitude demeure quant à l’évolution des taux des crédits immobiliers.
L’OAT 10 ans, le taux d’emprunt d’Etat qui sert d’indice de référence pour les taux fixes des prêts immobiliers, a sursauté lundi après l’annonce, passant de 3,03 % à 3,10 % avant de redescendre à 3,02 % le lendemain. Les marchés financiers semblent avoir déjà pris en compte la situation de la dette française. Toutefois compte tenu des contraintes financières des banques, et notamment de leur obligation de renforcer leurs fonds propres issue de la convention Bâle III, une hausse modérée des taux d’intérêt est envisagée.
« La dégradation de la note de la France n’aura pas d’effet immédiat sur le niveau des taux des crédits immobiliers, estime Hervé Hatt, directeur général de meilleurtaux.com. Il convient d’attendre l’impact sur l’OAT dans les prochains jours, tout en sachant que la stratégie commerciale des banques pour conquérir des nouveaux clients emprunteurs est aussi déterminante et que les banques se financent aujourd’hui au niveau historiquement bas de 1 % auprès de la Banque centrale européenne ». Pour le mois de janvier, 45 % des banques partenaires du courtier ont augmenté leurs taux de crédit de 0,15 point en moyenne (contre près de 90 % en décembre), mais 37 % des établissements bancaires les ont baissés de 0,15 point.
Depuis plusieurs semaines, les banques ont progressivement augmenté leur niveau d’exigence sur les dossies de demandes de prêt immobilier. Les prêts sur 30 ans par exemple sont distribués avec parcimonie et les crédits sans un apport personnel minimum, permettant de couvrir les frais dits de notaires et de cautionnement passent mal. Les taux fixes sont restés globalement relativement stables, à 4,31 % en moyenne hors assurance en janvier 2012, contre 3,85 % en janvier 2011. A terme, en cas de hausse, même importante, de l’OAT, les banques pourraient faire le choix de ne pas la répercuter totalement. Une hausse modérée des taux de crédit reste le scénario privilégié avec des taux encore avantageux pour les profils les moins risqués », explique Sandrine Allonier, responsable des études économiques de meilleurtaux.com.