Evidemment, il n’est pas aisé de faire des pronostics pour 2012, compte tenu de la conjoncture économique encore plus incertaine que d’habitude… Mais l’on peut tout de même imaginer que le marché immobilier sera impacté différemment par la « crise », selon que les biens immobiliers sont situés dans la capitale, les grandes agglomérations, bassins d’emploi actifs, et les villes petites et moyennes.
Paris – on le répète souvent, mais c’est vrai ! – sera toujours Paris et continuera d’attirer les acheteurs étrangers qui constituent un véritable filet de sécurité pour l’immobilier de la capitale, au moins pour les biens de bonne qualité, sans défauts et bien situés. Si les acheteurs européens (originaires de pays dont la situation économique peut être également délicate) pourraient être moins nombreux dans les mois à venir, ils seront sans aucun doute remplacés par les acquéreurs russes, brésiliens ou chinois, de plus en plus séduits par des acquisitions à Paris. Les acheteurs chinois, notamment en raison de leur goût pour Paris, mais aussi de la forte position du Yuan face à l’Euro, sont demandeurs de résidences franciliennes. Il est donc probable que les prix continueront à grimper en Ile-de-France, même si c’est de façon plus raisonnable qu’au cours des dernières années.
L’immobilier des grandes villes régionales, lui, n’a pas l’attrait de Paris pour les acquéreurs étrangers, sauf exception, comme sur la Côte d’Azur, notamment. Mais le marché devrait se maintenir au niveau prix ou baisser très légèrement, en raison d’une demande toujours forte de la part d’une clientèle active. Ces capitales régionales sont des bassins d’emploi importants et le manque de fluidité du marché (moins de biens à vendre, notamment locatifs), du à l’augmentation des taux d’intérêt et à une fiscalité accrue, devrait empêcher une chute brutale des prix.
En revanche, si la situation économique du pays ne s’améliore pas, dans de nombreuses régions françaises, les prix vont baisser ; c’est d’ailleurs déjà le cas à de nombreux endroits. Une clientèle exclusivement constituée de clients français et une situation économique plus risquée (une grande entreprise qui ferme dans une petite ville peut engendrer une dévalorisation rapide et brutale des logements alentours) impactent plus grandement les prix de l’immobilier dans ces zones-là…
Par Laurent Demeure, Président de Coldwell Banker France et Monaco.