Les biens immobiliers signés par les architectes des années 20 et 30 sont très prisés par les acquéreurs.
Quel est le point commun entre le Chrysler Building de New-York, le théâtre des Champs Elysées avenue Montaigne à Paris, et l’hôtel de ville de Boulogne-Billancourt ? Tous ces bâtiments sont des constructions emblématiques de l’Art Déco, ce courant architectural phare des années 20 et 30, porté par des architectes tels l’américain William Van Alen (élève aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Victor Laloux), Auguste Perret ou Tony Garnier, auteurs respectifs des bâtiments mentionnés ci-dessus.
Cette signature épurée, immédiatement reconnaissable, illustre également bon nombre d’habitations : des maisons et des hôtels particuliers à Boulogne-Billancourt, construits sous la houlette du maire d’alors, Jean Morizet (grand-père de la députée Nathalie Kosciuscko -Morizet), des immeubles de rapport dans le 16ème arrondissement de Paris, des ateliers d’artistes dans le 14ème, notamment près du parc Montsouris.
« Situés au début du boulevard Suchet, les immeubles Walter, comptent maintenant parmi les plus luxueux de la Capitale, s’enthousiasme Charles-Marie Jottras, président du groupe Féau Belles Demeures. Leurs atouts maîtres ? Des plans modernes et rationnels, une conception avec des matériaux de qualité, de magnifiques hauteurs sous plafond avec de grandes baies vitrées ».
Aussi bénéficient-ils d’une véritable surcote : si les immeubles voisins de bonne facture se négocient entre 9 000 €/m² et 12 000 €/m², la valeur de ces appartements peut grimper entre 20 000 €/m² et 25 000 €/m². S’il s’agit là d’un exemple exceptionnel, « la signature Art Déco offre un bonus quant à la valorisation future des biens, confirme Bérénice Miliotis, directrice de l’agence Victor Hugo Immobilier. Même s’il s’agit d’y loger sa famille, les acheteurs ont en tête une véritable acquisition patrimoniale ».
« Selon les cas, la signature d’un architecte offre parfois une surcote pouvant atteindre 15 %, confirme Delphine Aboulker, directrice associée de l’agence Architectures de collection. Les écarts de prix s’étant resserrés entre les gammes de logements, à montant équivalent, mieux vaut investir dans un immeuble signé pour capitaliser sur une valeur sûre ».
Attention toutefois au budget travaux que peuvent nécessiter ces logements : « Il faut parfois faire appel à des entreprises spécialisées pour restaurer certains éléments », rappelle Delphine Aboulker. Mais globalement, « ces constructions ont été très bien entretenues, rénovées avec goût, et le niveau des charges n’est guère plus élevé que pour des immeubles haussmanniens », indique Bérénice Miliotis. Avis aux amateurs…