Les prix du pétrole ont dépassé pour la première fois les 100 dollars le baril, jeudi 3 janvier, en raison d’un regain de spéculation amplifiant les effets du dollar faible, des tensions géopolitiques régionales et d’une septième baisse consécutive des réserves américaines.
Apparu pour la première fois sur les écrans des courtiers le mercredi 2 janvier, le chiffre de 100 dollars a été dépassé le lendemain, jusqu’à 100,09 dollars à New York, avant de se replier à la clôture à 99,18 dollars. A Londres, le cours du Brent de la mer du Nord pour livraison en février a franchi lui aussi un nouveau sommet à 98,50 dollars, avant de finir à 97,60 dollars.
Dans ce contexte instable, l’annonce d’une septième chute hebdomadaire consécutive des stocks de brut américain a renforcé l’élan des cours mondiaux. En outre, les prévisions météorologiques, annonçant des températures très froides aux Etats-Unis, font craindre une insuffisance de l’offre face à une demande stimulée par une forte consommation de fioul de chauffage. La veille, « un environnement géopolitique turbulent et un regain de violence dans la principale ville pétrolière du Nigeria avaient fourni aux (cours) l’impulsion nécessaire pour briser des résistances de prix », selon les analystes de la Barclays Bank.
De plus, la glissade du dollar participe presque mécaniquement à la hausse des prix : la faiblesse du billet vert pousse les producteurs à vendre plus cher le pétrole pour préserver leurs revenus. Les investisseurs munis d’autres devises, voyant leur pouvoir d’achat augmenter, sont incités à acheter plus de produits vendus en dollars, comme l’or ou le pétrole. Le dollar se situe au-dessus de la barre de 1,47 dollar pour un euro. L’engouement pour les matières premières a aussi largement participé à l’envolée des cours de l’or noir. L’once d’or a pulvérisé un record historique vieux de 28 ans mercredi, et s’est hissée jeudi jusqu’à 868,89 dollars.
Pour les automobilistes français notamment, cette flambée ne devrait pas entraîner de mouvement significatif de hausse des prix des carburants. Mais la tendance devrait continuer de voir les prix progresser dans les prochains mois.