Selon une étude publiée par la Banque de France et l’Insee, les inégalités de patrimoine se sont fortement accrues en France entre 1997 et 2003. Au cours de cette période, les ménages français ont vu leur patrimoine globalement s’accroître, principalement en raison de la montée des prix de l’immobilier, et, dans une moindre mesure, de la progression des cours des actifs financiers.
Le patrimoine brut privé de l’ensemble des ménages a fortement progressé et atteint 6 077 milliards d’euros fin 2003, en hausse de 64 % par rapport à fin 1997, soit une progression de 8,6 % par an en moyenne. Moteur de cette augmentation, le patrimoine brut immobilier qui a augmenté de 86 % contre 35 % pour le patrimoine financier.
L’immobilier comme facteur de hausse
De 1997 à 2003, la part de l’immobilier est ainsi passée de 58 % à 66 % du patrimoine privé. Cette forte progression est due à la hausse des prix de l’immobilier. Ceux ne détenant qu’un patrimoine financier ont été, en moyenne, moins avantagés, car à cette date, la Bourse commence à peine à enregistrer une reprise après trois années de fort repli. Elle a enregistré une performance moyenne de 16 % en 2003, suivie par des augmentations successives de 7,3 % en 2004, 24,4 % en 2005 et 21,2 % en 2006.
Accentuation des inégalités
Sur la période étudiée, les inégalités n’ont eu de cesse de se creuser : ainsi, le patrimoine brut des 10 % des ménages les moins riches en termes de patrimoine était inférieur à 2 110 € en 2003 contre 1 930 € en 1997 alors que celui des 10 % les plus riches était supérieur à 450 060 € en 2003 contre 296 400 € en 1997. Le patrimoine privé moyen des ménages est passé de 135 910 € à 194 960 €, soit une progression de 43,1 % entre 1997 et 2003. Le patrimoine privé médian s’établissait quant à lui à 112 180 € en 2003, en hausse de 39 % par rapport à 1997. L’enquête révèle que les inégalités de patrimoine présentent de fortes disparités en fonction de l’âge du ménage, de sa catégorie sociale, de sa taille et de son lieu d’habitation.