Dans le contexte de crise et de baisse du pouvoir d’achat, recourir au crédit, notamment au crédit révolving associé aux cartes distribuées par les grands magasins et les grandes enseignes de la distribution, peut être tentant pour finaliser un gros achat ou boucler ses fins de mois. Mais encore faut-il être très vigilant pour ne pas succomber aux sirènes de l’argent facilement disponible et proposé à des taux attractifs. Au risque, à terme, de perdre le contrôle et de risquer le surendettement. Du coup, les propositions font florès ces derniers jours pour mieux encadrer les différents types de crédit.
Ainsi, le sénateur Philippe Marini a déposé au Sénat une proposition de loi visant à responsabiliser les acteurs du crédit à la consommation et à lutter contre le surendettement. Il souhaite notamment :
– encadrer davantage les conditions de publicité du crédit à la consommation, afin de limiter des pratiques contestables qui encouragent ou favorisent le « mal endettement » et de responsabiliser les emprunteurs,
– encourager les emprunteurs à la réflexion avant de conclure son opération de crédit ;
– responsabiliser fortement les établissements de crédit à ne plus offrir inconsidérément des facilités de financement qui se retournent ensuite contre leurs bénéficiaires ;
– prendre en compte des pratiques nouvelles qui exigent une législation spécifique : le crédit renouvelable dit « revolving », le rachat de crédits et le crédit en grande surface.
Lors d’une interview sur les ondes de nos confrères de RTL, le médiateur de la République Jean-Paul Delevoye, a pour sa part proposé de mieux encadrer les crédits revolving en plaidant pour la mise en place d’un crédit « responsable », permettant de trouver « un juste équilibre entre l’emprunteur, le prêteur et le vendeur ». Le crédit revolving (ou crédit permanent) est une forme de crédit à la consommation. Souvent accompagné d’une carte, il permet de disposer d’une réserve d’argent qui se renouvelle, dans la limite d’un plafond fixé, au fil des remboursements. Il a également à nouveau proposé de rendre obligatoire avant l’octroi d’un prêt la consultation du fichier national de remboursements des crédits aux particuliers (FICP).
Près de 6 millions de Français disent rencontrer des difficultés à rembourser leurs dettes, alors que 180 000 dossiers sont examinés par les commissions de surendettement chaque année. Le surendettement est d’autant plus préoccupant qu’il touche les plus modestes : 53 % des dossiers sont déposés des employés et ouvriers, 36 % des chômeurs et inactifs. Plus des deux tiers sont des personnes seules, célibataires, divorcés ou veufs. 92 % d’entre elles n’ont aucun patrimoine immobilier.