Les établissements de crédit font grise mine : après avoir connu une croissance ralentie en 2006 et en 2007, le marché français du crédit à la consommation aura marqué le pas en 2008. Selon les derniers chiffres publiés par l’ASF (association française des sociétés financières, les établissements spécialisés, qui pèsent 60 % du marché du crédit, auront accordé entre 3 % et 3,5 % de crédits de moins que l’an passé. En novembre, la chute est brutale : la production de crédit a reculé de 17,5 %, à 3,2 milliards d’euros : « La production de nouveaux crédits enregistre en novembre une baisse importante (- 17,5 % sur un an) qui se traduit par un recul de – 2 % sur les onze premiers mois de l’année. Si cette tendance devait se confirmer en décembre, l’ensemble de l’année 2008 marquerait, après deux années de ralentissement en 2006 et 2007, une contraction d’une ampleur comprise entre – 3 % et – 3,5 %, soit la plus mauvaise performance réalisée depuis 1993 (- 3,2 %) ».
Novembre aura notamment sonné le glas des activités de rachat de crédits, activité récente et porteuse ces derniers mois pour de nombreux établissements de crédits et autres courtiers en crédit : « Ce sont les prêts personnels (y compris les rachats de créances) qui chutent le plus lourdement avec – 32,2 % en novembre 2008 par rapport à novembre 2007 et – 9,1 % en cumul sur les onze mois ». Principal facteur de ce coup de frein, la hausse des taux des crédits, qui a rendu les opérations de rachats de prêts peu intéressantes pour els particuliers.
Les autres segments du marché du crédit ne se portent pas beaucoup mieux : « les nouvelles utilisations de crédit renouvelable, qui se contractent de – 8,1 % en novembre par rapport au même mois de l’année précédente, sont quasiment stables sur les onze premiers mois de l’année (-0,4%) ». Accusés de contribuer fortement au surendettement des ménages, les réserves d’argent ou crédits revolving devraient en outre faire l’objet d’un encadrement législatif plus sévère ces prochains mois (voir notre article). Enfin, le secteur subit le contrecoup du ralentissement du marché automobile et des ventes de voitures neuves : « Les financements de voitures particulières neuves (par financements affectés et location avec option d’achat) reculent de – 22,9 % en novembre mais maintiennent, grâce à un bon début d’année, une légère progression en cumul de janvier à novembre (+ 2,1 %) ».