Selon l’Observatoire des crédits aux ménages, dans son 20ème rapport annuel présenté par Michel Mouillart, Professeur d’Economie à l’Université de Paris X –Nanterre, 13,8 millions de ménages* français détenaient un crédit en 2007, soit 52 % des ménages. C’est un des niveaux les plus élevés depuis 1989. 450 000 ménages supplémentaires ont souscrit un crédit par rapport à 2006, confirmant une large diffusion des prêts de toute nature auprès des Français.
Progression du taux de détention d’un crédit
En 2007, le taux de détention des crédits par les ménages s’est établi à 52 % (contre 50,9 % en 2006 et 52,6 % en 2005). Le taux de détention des crédits à la consommation est maintenant de 33,2 %. En cause, la progression de la diffusion des crédits pour l’accession à la propriété, qui s’établit à 23 %. Néanmoins, les comportements des ménages français évoluent par rapport aux années antérieures. Les moins de 30 ans ont réduit leur recours aux crédits à la consommation mais ont renforcé leur recours au crédit immobilier. 36,8 % des jeunes ont recours au crédit à la consommation et pour les 2/3 d’entre eux, ce crédit finance l’achat d’une automobile ou d’une moto. Les ménages de 65 ans et plus ont amplifié leur usage des crédits à la consommation et ont atteint jamais égalé auparavant : 21,1 % des ménages de 65 ans et plus avaient un crédit à la consommation en 2007.
Augmentation du nombre de crédits aux ménages de 5,2 % en 2007
Deux tendances sont à noter : 30,6 % des ménages avaient un crédit immobilier en 2007, en hausse par rapport à 2006 (+ 30,2 %), tandis qu’un tiers des ménages avaient un crédit de trésorerie** en 2007, un des plus hauts niveaux observés. Au total, plus de 10 millions de crédits ont été octroyés aux ménages en 2007, soit une augmentation de 5,2 % en un an.
Néanmoins, le poids des charges de remboursement pèse de plus dans plus dans le budget des ménages français, qui témoignent d’un sentiment de détérioration de leurs conditions budgétaires en 2007 :
– 48,8 % le considèrent supportable ou très supportable (52,9 % en 2006),
– 33,3 % le considèrent élevé mais supportable (33,3 % en 2006),
– 11,7 % le considèrent trop élevé (9,3 % en 2006),
– 6,2 % le considèrent beaucoup trop élevé (4,5 % en 2006).
Les ménages considérés comme « fragiles » sont en hausse sensible : 5,1 % des ménages sont réputés fragiles, dont 1,7 % des ménages non endettés et 8,2 % des ménages endettés (pour les ¾d’entre eux en raison de charges considérées comme beaucoup trop élevées). Sont « fragiles » les ménages qui connaissent au moins une de ces trois situations : ceux qui ont un dossier en Commission de surendettement, ceux qui estiment leurs charges beaucoup trop élevées et ceux qui déclarent que les dettes sont nécessaires.
Selon l’analyse de l’Observatoire des crédits aux ménages, 17,2 % des ménages fragiles sont des jeunes ménages (21,8 % des ménages endettés), pour 28,3 % en 1997, et 13,1 % des ménages fragiles ont plus de 65 ans (13,7 % des ménages endettés), pour 6,6 % en 1997.
A l’avenir, les Français sont nombreux à envisager de recourir au crédit
En raison d’un net sentiment de dégradation de leur environnement économique, les ménages perçoivent leur charge d’endettement comme plus lourde, alors que la part du revenu consacré au remboursement des crédits immobiliers s’est stabilisée en 2007. Pourtant, les ménages sont nombreux à penser souscrire un crédit dans l’avenir : 5,9 % de l’ensemble des ménages avaient l’intention de souscrire un crédit immobilier dans les 6 prochains mois à fin 2007 (4,9 % il y a un an), et 5,1 % un crédit de trésorerie (4,5 % en 2006).
Conclusion
En 2007, la diffusion du crédit auprès des ménages s’est établie à un niveau élevé. Dans ce contexte, on observe une nouvelle progression des crédits en faveur de l’accession à la propriété et des crédits à la consommation. Néanmoins, les ménages sont cependant plus nombreux à estimer que leur budget est «juste suffisant ». Dans un environnement qui leur paraît de moins en moins favorable, le sentiment des ménages sur le poids des charges de remboursement s’est dégradé. Les intentions d’endettement exprimées par les ménages laissent toutefois attendre une nouvelle hausse de la part des ménages détenant un crédit en 2008.
| *Enquête annuelle réalisée par voie postale par la SOFRES en novembre 2007 pour l’Observatoire des crédits aux ménages, auprès d’un échantillon de 8 000 ménages.
**Crédits de trésorerie : financements affectés (automobiles, amélioration de l’habitat et équipement ménager), prêts personnels, crédits renouvelables et opérations de location avec option d’achat. |
Pour en savoir plus, lire les dernières conclusions de l’Association des sociétés financières.